L’élection présidentielle se noie dans la démocratie d’opinion

Dans quinze jours, le premier tour. L’abstention est à l’ordre du jour. Plus que jamais, les engagements sérieux pour exercer le pouvoir sont engloutis sous les recettes de la conquête du pouvoir. Le simplisme devient une force : « gagner et voir ensuite ». Règne de la publicité comparative et de la « com », aux antipodes de l’échange, du partage de l’information et du débat public. La démagogie relègue la pédagogie.

Des candidatures nous étaient apparues en nombre. Découverte de personnalités ou redécouverte de personnages. Des postures en concurrence. Des affirmations vigoureuses de valeurs. Et des formules, des slogans, des petites phrases, des images et des lapsus…. Tout cela a retenu une attention distraite, amusée parfois, d’un public par ailleurs fort préoccupé du quotidien et de l’avenir.

Eloignés de la date du scrutin, le spectacle et les jeux de rôle occupent le devant de la scène. « Bons coups » et petites d’annonces séduisent les opinions. Surtout le marais des indifférents. Les sondages enregistrent des sympathies de toutes natures. Des opinions flottantes…

Mêlées aux préférences de candidatures, que valent les intentions de vote ? Elles vont se forger. Lentement, depuis que le Conseil Constitutionnel a publié la liste des candidats et jusqu’aux isoloirs. Que disent les sondages ? Volatilité ou lassitude de l’électorat…

Le temps est maintenant court pour que les candidats fassent entendre leur offre à gouverner le temps long. Dans le bruit de l’actualité des médias et de l’immédiateté numérique. Ont-ils pu nouer avec les citoyens électeurs une relation de confiance pour que leur parole publique ne soit pas reçue comme mensongère, leur discours comme suppléant des incapacités ?

La communication comme un substitut à l’action ?
Courte vue ! Traiter la demande sociale par le marketing est une injure à la démocratie représentative qui a le devoir d’associer les citoyens à la fabrication de l’offre politique.
Alors, à quand des pratiques participatives dans le fonctionnement de nos institutions ?