Vous avez dit « réseaux » ?

Le web offre à la communication une occasion historique. Un progrès de civilisation. Avec Internet, les réseaux ne sont plus seulement des ensembles d’ordinateurs et de terminaux interconnectés pour transmettre des informations numériques, mais un mode planétaire de partage et d’échange d’écrits, d’images, de sons et de sensations.

Cette révolution apporte l’espoir de modifier profondément les registres univoques des communications historiquement limitées au faire savoir, à la propagande ou à l’injonction. L’accès au savoir, largement ouvert, s’accompagne de l’initiative proposée à chacun de faire connaître son opinion, partout et à tout le monde, d’intervenir sur les contenus et d’engager le débat dans l’espace public.

Quelle résilience pour la communication hiérarchisée, promotionnelle,  réplétive et décriée ?

Les promesses de relations réticulaires paraissent encore freinées par les résistances centralisatrices qui ne conçoivent de maillage que sur le modèle en étoile du réseau ferré français.

Et, derrière la toile tissée, l’araignée n’est pas forcément institutionnelle. On peut tomber dans des rets embusqués sur facebook, twitter ou sur les réseaux dits sociaux. C’est que les usages du web donnent une nouvelle jeunesse, non seulement aux réseaux de l’intelligence collective et de la protestation, mais aussi aux réseaux communautaires, sectaires, d’espionnage et de terreur.

Dans le monde numérique, parmi les créateurs les plus actifs, pirates et hackers portent, d’après certains, la menace d’une telle dissémination terroriste d’armes de destruction massive qu’on en viendrait à regretter les périodes des conflits et des commandements militaires traditionnels.

Ce sont les revers de la démocratisation, dus aux déficits d’information, de pédagogie, de dialogue et de concertation. Résonance et raisonnable n’ont pas les mêmes racines. Une autre communication, y compris sur le web, peut- elle tenter une hybridation salutaire ?

Pas de résignation !