L’indignation comme appel à la participation

Stéphane Hessel a l’indignation communicative.
La force de ses convictions, son écoute de la souffrance, de l’exclusion et de l’injustice, comme sa patience à faire avancer la défense des droits ou l’entente entre les peuples font naître l’espoir que sa protestation, avec la force de son humilité, ne soit pas sans suite. Ni déformée ou détournée par les indignés professionnels dont les fonds de commerce se portent bien des statu quo.

Une aussi large indignation appartient aux citoyens. Ils peuvent l’amplifier s’ils souhaitent qu’au-delà des registres de l’émotion, elle ouvre, sur la voie de la raison, les chemins des engagements et des changements nécessaires.

Si les citoyens considèrent qu’il revient aux gouvernants et à la fois aux gouvernés de transformer ces cris et ses crises en réflexions et constructions collectives… Si s’avère possible de mettre en commun l’information et les données sur notre société qui en font mieux comprendre la complexité, ainsi que les causes de nos difficultés à la conduire… Si les diagnostics sont partagés et discutés … Si les gens sont autrement pris en considération et les désaccords respectés … Si des points de vue divers sont agrégés et des plages de compromis recherchées …
Une perspective de vrais débats publics pourrait alors s’ouvrir.
Peut-on espérer des pratiques nouvelles de participation des citoyens à l’élaboration des décisions d’utilité publique. Comprendrait-on qu’ainsi les mandats de leurs représentants se ressourceraient ?

Beaucoup de si ! Le souhaitable est-il impossible ou seulement improbable ? Il serait dangereux pour la démocratie de laisser cette montée d’indignation retomber comme un soufflé.
La balle est dans le camp des dirigeants éclairés, des partis politiques capables de donner pour eux-mêmes l’exemple de concertations ouvertes. Aussi des associations, des groupes et réseaux d’initiatives citoyennes plus ou moins organisés dans la société civile.

A suivre. De près.