Impatiences médiatiques

Sous le titre « Moral(e) en berne », dans le quotidien daté du 8 septembre, le Médiateur du Monde, Pascal Galinier, relate les doutes, émanant du courrier qu’il reçoit, sur la posture et la communication de François Hollande et de son gouvernement.

Pour dépasser les commentaires futiles ou les nostalgies de l’omniprésence présidentielle précédente, il me fait l’honneur de retenir dans la tribune que j’ai adressée au Monde (à lire en intégralité sur le blog du 7.9.12 – François Hollande : la communication normale à l’épreuve des impatiences médiatiques) que : « Bien plus grandes que celles des Français, les impatiences des journalistes, dans l’immédiateté de l’actualité, proposent déjà de reléguer cette normalité visée par François Hollande, dont ils ont fait cent journées de choux gras, au magasin des accessoires de l’Histoire. »

Je salue ici l’indépendance d’esprit du Médiateur à l’égard de la Rédaction du Monde, qui tolère rarement que soit abordées, ne serait-ce que dans les pages Débats, des questions sur l’information ou la communication des médias.

Ma critique est claire : « Enterrer le mythe de la présidence normale, n’est en rien porteur de solutions. Ce n’est que renoncer à une forme utilement authentique de relation avec les citoyens, à la pédagogie mendésienne de la vérité ou au parti pris rocardien de dire la complexité des choses pour faire appel à la lucidité des gens. »

Alors, que dire, que faire ? demande Pascal Galinier en me faisant l’amabilité de retenir encore mes préconisations : « Que prennent la parole tous ceux qui, dans cette période de crise sans précédent, attendent une pédagogie sereine du pouvoir dans une démocratie apaisée mais menacée… Ce pari est tenable, à la condition d’une exégèse plus soutenue, non pas de la part du Président et de son gouvernement qui n’ont aucun commentaire à faire de leur comportement, mais de la part des entourages, des intellectuels, des médias, des professionnels de la communication… Il faut réhabiliter la valeur de la gentillesse, cette force trop tournée en dérision.

Pascal Galinier trouve « toute morale » cette conclusion.

Certes, mais j’y inclus surtout le souhait d’une évolution des formes – hélas, de plus en plus superficielles – de la communication. ll se pourrait bien que les changements sur le fond – sur les politiques publiques – soient conditionnés par des changements dans la forme. Une vérité plus juste, comme de bonnes décisions, ressortent de l’échange, de la discussion, du débat contradictoire.

Majeures sont les responsabilités des médias et du monde politique devant l’impératif de mieux associer les citoyens.