Jean-Louis Crémieux–Brilhac

J’ai fait sa connaissance, en même temps que celle de Stéphane Hessel, en 1955 en fréquentant des réunions de jeunes mendésistes. Jean-Louis Crémieux-Brilhac était auprès de PMF comme un animateur de son cabinet et le facilitateur d’une  communication qui n’usait d’aucun des artifices actuels de la com’. La clarté de son analyse discrète des acteurs et des situations politiques était précieuse pour conforter la volonté de Mendès de toujours « dire la vérité ».

Invité par Communication publique à participer à plusieurs de nos rencontres, Jean-Louis Crémieux-Brilhac n’a pas manqué de nous rappeler la place de la pédagogie. Le 16 juin 2004, au Conseil d’État, où  il était chez lui, avec Stéphane Hessel, Léone Nora et bien d’autres, nous avons rendu hommage à l’arrivée, 50 ans plus tôt, de Pierre Mendès France à la Présidence du Conseil. Ce fut un beau moment pour évoquer la force d’une communication gouvernementale authentique*.

Mettre les données publiques sur la table, comme assurer la transparence du fonctionnement des institutions, préparaient Jean-Louis Crémieux-Brilhac à être concepteur et co-fondateur de La Documentation française. Il pensait la communication intimement mêlée à l’action. En avril 2014, dans la revue Parole Publique (n°5), les souvenirs de cet ancien résistant lui font dire que «communiquer c’est agir», tout comme Edgar Morin affirme, avec un parcours assez semblable, que «communiquer c’est résister».

On voudrait que les très bonnes choses n’aient pas de fin. Hélas, avec Jean-Louis Crémieux-Brilhac disparait l’un de ces grands témoins, acteur et historien, d’une communication nourrie par la culture.

*voir sur le site, à « Articles » : Pierre Mendès France et la communication gouvernementale – Hommage du 16 juin 2004 par PZ en supplément de la Lettre de Communication publique n°81.