Vol d’une victoire électorale en bande organisée…

… avec la complicité involontaire du Conseil Constitutionnel !

Oui, c’est ainsi qu’on pourrait présenter mon récit-témoignage, que la livraison de juin-juillet de la Revue Le Courrier du Parlement  publie, intitulé par le Rédacteur en chef, Jean-François Bège : «Pourquoi faut-il signer quand on vote ?».

J’ai souhaité raconter, dans le style d’une nouvelle, ce qui s’est passé en juin 1988 dans la 11ème circonscription législative du Val-de-Marne. [ Voir « Articles » sur ce site ]

Il y a prescription… J’ai été encouragé – par des historiens, des politistes et des amis militants civiques – à raconter le déroulement d’une fraude électorale, d’une nature et d’une ampleur aujourd’hui fort heureusement remisées au magasin des mauvais souvenirs de notre démocratie.

Replacé dans le contexte de mes engagements personnels, ce récit prend le lecteur par la main pour lui faire visiter les mécanismes d’un trucage… Une «grave défaillance de notre démocratie», selon Alain Decaux qui, à l’époque, m’avait dit se féliciter de voir «attirée la curiosité des médias».

J’adresse un clin d’œil à Guy Carcassonne, car j’ai voulu rappeler la place que cet ami regretté a tenue pour moi dans cette affaire. Notamment, notre commun regret que la jurisprudence du Conseil Constitutionnel exige que le résultat d’une instruction approfondie soit produit dans un délai de recours forcément très court. Avec le risque de parfois inverser le sens d’un scrutin !

Les dispositions nouvelles du Code électoral, largement prises après cette consultation faussée du 5 juin 1988, semblaient, dès l’année suivante, entièrement passées dans les mœurs. Belle aptitude à vite refouler une lacune de la procédure électorale.

Je peux ainsi faire état d’une certaine satisfaction, ce 19 mars 1989, en sortant de la Mairie de Cachan après avoir accompli mon devoir civique pour les élections municipales : « Oui, désormais, lorsqu’ils votent, les électeurs émargent ! ».