La leçon de Tsipras

Les raisons des succès d’Alexis Tsipras semblent échapper, tant à la classe politique, qu’aux médias.

C’est qu’il use peu des recettes habituelles de la com’ (discours dissocié des actes, promotion publicitaire et langue de bois, mensonges et manipulations). Il fait appel à des modes de communication connus des citoyens (consultations électorales, référendum) d’une démocratie en général peu participative.

Il choisit le registre de la délibération collective – chère à Mendés France – même si la participation s’érode, mais suscite en réalité plus de mobilisation que de fronde.

Il établit ainsi avec le peuple une certaine relation de confiance, sans démagogie et qui lui permet de dire sa vérité en temps réel. En dépit d’une énergie farouche déployée à se confronter aux instances européennes, il a dû admettre, pour maintenir la Grèce dans l’Union Européenne, des évolutions incontournables qui l’ont éloigné de ses premières promesses, intenables.

Sur ses inflexions, réalistes ou radicales, il a interrogé le plus fréquemment possible les opinions, autrement que par d’inutiles sondages n’impliquant pas l’ensemble de la population,.

Dans sa communication, il a donc privilégié la qualité de la relation avec les citoyens. Et alors, les messages ont été reçus et en fait assez bien compris.

Une leçon à méditer pour les démocraties dont des fondements sont sapés par la com’. Elles doivent rechercher les voies d’une communication politique authentique grâce à l’empathie entretenue avec les gens.

Gouvernants et élus ont à prendre conscience de ce que les demandes économiques, sociales, culturelles de la société civile passent par les attentes d’autres modes de communication.