Re-crédibiliser la parole publique : une nouvelle ère de la communication

Communication publique [voir « sites amis »], avec une rencontre le 21 octobre prochain, poursuit une louable réflexion sur un sujet hautement d’actualité, la crédibilité de la parole publique.

Les silences, les balbutiements, les affichages des faux semblants, les annonces non suivies d’effets sapent, chaque jour un peu plus, la confiance indispensable à la classe politique pour qu’une démocratie fonctionne.

La mauvaise qualité de la relation avec les citoyens contribue à l’atrophie du sens commun et à la perte de vue de l’intérêt général. L’indignation crie à l’inefficacité des pouvoirs et à la remise en cause du vivre ensemble.

Le discrédit rejaillit sur les institutions publiques. Le soupçon accueille toute communication publique. D’autant qu’au règne de l’instantanéité sans recul, d’Internet, nourricier ou sorcier, des réseaux, précieux ou mafieux, la parole publique est prise, comme une fille publique, avec n’importe quelle légitimité.

Les médias ont démissionné de leur véritable rôle d’information. Si les journalistes révèlent utilement quelques vérités cachées ou des détournements de pouvoir, ils ne constituent pour l’essentiel qu’un filtre réducteur et négligent la mise à disposition des données publiques. Le regard trop fixé sur l’actualité est myope sur les enjeux du débat public.
Alors, oui bien sûr, il faut poursuivre les combats de la transparence, de l’accès à l’information, de l’explication et du dialogue qui ouvrent vers une communication authentique.

Mais, face aux crises financières, économiques, écologiques, forcément sociales et profondément politiques, ces recommandations et bonnes intentions s’avèrent d’une portée limitée et impuissantes à réhabiliter la citoyenneté. Car, pour crédibiliser la parole publique, il faut délibérément entrer dans une nouvelle ère de la communication.
Réduisons la place des registres de la promotion, de l’incantation ou de l’injonction, propres aux dirigeants qui s’obligent à des rôles de supermen, omniscients, voire omniprésents. Développons, partout où les doutes voisinent avec les certitudes, la discussion, l’échange d’information et le débat public.

La démocratie représentative doit d’urgence développer des pratiques participatives. Elles émergent au niveau local. Elles s’essaient sur les grands projets et les politiques publiques. Elles devraient plus concerner le Parlement. Le Conseil d’Etat incite aussi l’administration à « consulter autrement et participer efficacement ». [Voir les « billets » des 19.01 et 5.07.2011, divers « Articles », ainsi que le site du Conseil d’Etat].

C’est en associant, à chaque fois qu’utile, les citoyens qu’un Etat de droit peut être à la fois modeste et manifeste, plus efficace.