En même temps, les passions et la raison.

Était-ce totalement utopique d’entreprendre, il y a quelques trois ans, avec les encouragements de Michel Rocard, une démarche « pour une autre communication politique » ?

Pas totalement, car un manifeste – alerte, impératifs, espoirs, appel – a reçu le soutien effectif de préconisations et d’observations d’une centaine de personnalités de tous horizons. De nombreuses autres auraient pu être sollicitées. A noter qu’un certain scepticisme médiatique s’est retranché dans le confort des pratiques réductrices de la démocratie d’opinion…

Le « Cahier », diffusé au début de 2018 – tirage papier et site numérique www.pouruneautrecommunicationpolitique.com – propose des recommandations, dont se sont saisis des associations et des think-tanks pour les adapter à leurs finalités et aussi les développer, au cours d’une douzaine d’échanges publics.

La question centrale est de faire face à cette com’ promotionnelle, un pseudo marketing occupé de la seule conquête du pouvoir. Il parait de plus en plus ardu de se prémunir d’une com’ simpliste qui sied bien aux extrémistes et au terrorisme ou de résister à une com’ amnésique et manipulatrice qui ignore le regard critique qu’on doit porter sur l’information et sur l’accès aux données.

S’éloigne-t-on  de la communication politique qui incite au dialogue et au débat contradictoire en quête de vérités partagées ? Par de louables efforts, on tente une communication proche des actes et qui les explique. Mais le citoyen attend d’être associé, autrement qu’un consommateur passif, à la préparation des décisions publiques qui le concernent, plus généralement à l’élaboration de l’offre politique.

Politique et communication sont intimement imbriquées. Aujourd’hui une communication tonitruante et sollicitant les bas instincts, fait bon ménage avec les politiques qui brutalisent la démocratie. Pour être de préférence confiante et pérenne, la relation entre pouvoirs et société implique de traiter en même temps les passions, les symboles, les discours et la raison.