Le rendez-vous manqué de la participation citoyenne (suite)

Pourquoi ce rendez-vous manqué pour une autre communication politique qui pourrait revivifier la démocratie en associant les citoyens ?

Dans sa vision stratégique et avec son intuition politique, Emmanuel Macron avait annoncé la désagrégation des partis de droite ou de gauche, usés par des exercices, de moins en moins populaires, du pouvoir. En 2016 il lançait un mouvement destiné à occuper l’espace qui devait se libérer et il affichait sa volonté de moderniser la démocratie, en impliquant autrement la société. 

La campagne présidentielle a suscité curiosité et espoirs d’une mobilisation, reposant sur la participation et la libération de parole des citoyens. A l’instar de la première campagne électorale d’Obama, la communication politique s’est essayée au registre du bottom up. Pas facile à mettre en œuvre dans une Vème République monarchique, portée sur le top down d’une information octroyée depuis les sommets du pouvoir !

La promesse n’a pas été tenue au-delà des 4 ou 5 mois qui, dans la foulée, ont suivi les élections législatives. Défaut d’anticipation et mimétisme du fonctionnement habituel de la démocratie représentative, En Marche ! a paru perdre l’élan original d’un mouvement, pour pratiquer le jeu restreint d’un parti politique, obligé de soutenir l’exécutif et ses seules volontés de réforme.

Emmanuel Macron, s’il avait bien organisé la conquête du pouvoir, n’avait pas su anticiper comment élus et militants devaient poursuivre le dialogue avec la société. Il n’a projeté l’exercice du pouvoir que sur les programmes d’action et de réforme.

Il a manqué de repenser l’évolution de la démocratie en trouvant les voies de l’association permanente des citoyens à la conduite de l’action publique, par l’écoute, par l’explication, dont il est orfèvre, par la discussion, bref par la participation des gens à la préparation des décisions publiques et à l’élaboration de l’offre politique.