Le rendez-vous manqué de la participation citoyenne.

Un entretien dans Le Monde du 23 février, cinq billets d’ »Humeur blogueuse » (www.pierrezemor.fr) les 9 et 15 février, 15 mars, 5 et 30 avril, escomptaient que la réflexion suscitée par le « grand débat » ferait entrer un peu plus dans les mœurs politiques la culture des démarches participatives.

Je plaide en ce sens depuis la fin des années 70 en tant qu’élu local et régional ouvert à la participation citoyenne, bien sûr aussi comme président de la CNDP depuis le début des années 2000. Je ne manque pas d’évoquer la culture du débat public profitable à l’action publique, par exemple dans la RFAP (revue de l’ENA, n°156 – avril 2015) ou actuellement à l’occasion du 30ème anniversaire de la création de l’association « Communication publique »

Mon attente est déçue !

Je pense pourtant que le débat public peut venir au secours du compromis social, clé de voute d’une social-démocratie à la française, comme je l’ai écrit avec Michel Rocard et François Chérèque dans une tribune des Échos du 2 juillet 2003.

Je suis également convaincu que la communication institutionnelle publique a fait en un demi-siècle de considérables progrès pour mettre la décision publique à la portée des citoyens. Elle offre un modèle qui devrait se porter au secours d’une communication politique réductrice, amnésique, manipulatrice… une com’ qui sape les fondements de la démocratie.

Un Cahier www.pouruneautrecommunicationpolitique.com, transmis au « grand débat », s’est fait l’écho en 2018 d’un manifeste, d’une centaine de contributions, d’une première liste de 165 recommandations et a suscité des rencontres avec plusieurs associations-think-tanks. 

Le « grand débat », qui a eu le mérite d’ouvrir largement les discussions, parait avoir surtout servi à ajuster le travail de l’exécutif. Il profite peu à l’évolution d’un pouvoir parlementaire en déficit de dialogue avec les électeurs. Les projets de réforme constitutionnelle se soucient trop peu d’inscrire dans les institutions de nouvelles pratiques de relation permanente avec les citoyens.

Comment, sur ce chapitre, n’est-on pas aller vers un nouveau monde ?